LE BILLET DE MEJNOUR 19

Contemplation

Mejnour ben HUR, mejnourbh@gmail.com

Hercule capture vivant un sanglier ! Gageure que de réaliser ce travail. Heureusement, il y a la neige, il y a le moyen d’épuiser l’animal, de le forcer à ralentir sa course. Il importe de le recueillir. Et pour recueillir ce que l’on cherche, il y lieu de se recueillir soi-même. L’invitation d’Hercule en ce jour est une leçon d’intériorité. Le héros te propose, cher compagnon, de t’asseoir dans l’instant présent, d’y faire silence pour te construire un espace d’éternité. N’est-ce pas ce dont nous avons le plus besoin, nous qui vivons à l’ère de la vitesse efficace et des défis qui tuent ?

Se recueillir, se concentrer, rassembler ses forces, contempler, réfléchir. Autant d’actions qui, bien menées, conduites à leur terme ultime, procurent l’extase et le ravissement, le transport et la béatitude, mais aussi la peur des faibles, la fuite des pusillanimes (Eurysthée se réfugie dans un tonneau à la vue du sanglier). Contempler, n’est-ce pas ce que font le prêtre et le poète, l’artiste et le philosophe, l’Homme lorsque, « assis au bord du gouffre, il scrute l’abîme du désespoir, du mal et du doute, puis tourne son regard vers le ciel et retrouve le chemin de l’azur et de la rédemption, par l’amour qui est, au bout du compte, sa seule religion » (Leili Anvar)? Cher compagnon, Hercule, en capturant le sanglier, t’invite à visiter l’intérieur de ta terre. Et comme c’est un exercice solitaire, le fils de la Liberté t’y abandonne. Mejnour te salue!

LE BILLET DE MEJNOUR, TROISIEME TRAVAIL

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