FUGACITES
Mejnour ben Hur, mejnourbh@gmail.com
« Un éclair…Puis la nuit ! Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! Trop tard ! Jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais (…) »
Et tout est dit. Et tout et tous fuient. « Tout coule. » Voici déjà six travaux accomplis. C’est suffisant pour marquer une pause. La légende suspend son cours et provoque une synthèse. Nécessité pédagogique. Le temps de saisir combien « la fuite utile des jours » (Hugo) nous a permis de laisser mourir en nous les semences de l’avenir et de l’humain. Le temps de voir que l’expérience, comme la vie, fuient. Tout est fugace et tout est perdu si nous ne savons pas tirer profit de l’expérience pour élaborer des leçons de vie, un art de vivre. Nous avons entrepris une odyssée intérieure. Très tôt, elle a suscité une amitié dont la profondeur a généré le compagnonnage que nous savourons. Et je parle, et je t’écris, cher compagnon. Ce n’est pas que j’ignore la belle phrase de Claudel (si je ne m’abuse !) : « heureux deux amis qui s’aiment assez pour se taire ensemble. » C’est que notre silence est fécond ! Les mots que je t’écris, c’est ton âme qui me les dicte. D’où cette vive complicité qui nous lie au-delà de ce cruel anonymat que nous impose la virtualité de l’Internet. Pour ne pas laisser fuir l’élémentaire leçon de notre compagnonnage, laisse-moi te dire merci de continuer de cheminer avec l’Academos. Le meilleur est à venir. Pourquoi ne pas aller à sa rencontre ? Laissons l’instant fugace à l’évanescence de sa nature. Passons. Mejnour te salue.