Autarcie

Le Billet de Mejnour 91

Aristote distingue deux mondes situés de par et d’autre de la lune. Celle-ci borne le monde sublunaire qu’elle sépare du monde supra lunaire. Le premier, c’est le nôtre, c’est le lieu de la contingence. Tout y arrive fréquemment. Le second, c’est celui de la perfection, de la forme circulaire, icône de la perfection, de la suffisance. C’est le trône de l’autarcie.

Etre apatride, c’est peut-être choisir de pousser la mondialisation jusqu’en ces conséquences possibles et plausibles. Or, ladite mondialisation a encouragé moult replis identitaires dont l’un des effets perceptibles par la conscience contemporaine est un certain « choc des civilisations ».

« Puisque tu tiens à m’envahir pour diluer mes valeurs et ma culture, je t’attaque et je te tue. Laisse-moi tranquille ou meurs. » Et voici l’autarcie préférentielle. L’un des traits distinctifs de la raison, c’est pourtant de savoir tenir la bonne distance. Etre assez proche du feu pour profiter de sa chaleur, en être assez éloigné pour ne pas brûler.

Gandhi n’était pas chrétien. Et pourtant, qui contesterait l’influence de l’Evangile (pas des lois bornées édictées par de viles consciences pour asservir des sots) sur sa théorie de la non violence ?

L’humanité a ses monuments. Un monument est un signe ouvert sur la vie. Et le signe est une éloquente négation des autarcies meurtrières. Etre humain, c’est être ouvert, c’est être vivant.

Mejnour vous salue !

Mejnour ben Hur, mejnourbh@gmail.com

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