Pensée du 20 janvier 11

« Faire voir, c’est montrer, c’est laisser être dans une visée. En ce sens, c’est, d’une certaine manière, laisser être ce qui est visage. Visage est ce qui se tient là dans l’ouvert, en attente d’un regard, en attente d’être envisagé. Le visage est cela déjà qui est orienté vers la lumière ; ce qui dans son silence, malgré nous, a déjà fait signe en nous murmurant une vie. L’œuvre d’art est visage, bruissement d’une vie, et c’est comme telle qu’elle s’adresse aussi à ce qui est visage, à ce qui peut la révéler à soi. Car, le même n’est intelligible qu’à ce qui est de même famille que lui. Dans son opacité apparente, dans sa fixité apparente, l’œuvre d’art laisse toujours être une vie. C’est pourquoi elle ne se laisse saisir que par le regard qui s’efforce vers la profondeur. Pour tout dire, avec l’œuvre d’art, vient se manifester une sorte de phénoménologie de la révélation. »

Kouadio Augustin DIBI, Esthétique : la question du beau (Cours inédit)

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