Pensée du 11 avril 18

« Par « nature », on entend surtout ce qui est et ce qu’il ne faut pas modifier (c’est dans l’essence des choses), ce qui a été éprouvé et même prouvé à travers sa solidité, sa permanence et donc sa validité. D’ailleurs, ou bien la nature a été créée et organisée par Dieu, on se gardera alors de se substituer à elle; ou bien, dans une hypothèse matérielle et évolutionniste, ont été peu à peu éliminés les changements désavantageux et trop coûteux. Ne subsisteraient donc que le valeureux et l’efficace, alors, conservons-les. (…) N’allons pas nous mettre au travers; préservons bien les fragiles équilibres. Parfois aussi, on a conçu la nature comme « un esprit caché dans les choses » : dans ce dernier cas, on ne peut encore que s’incliner et on devra respecter cette quasi-sacralité. (…) On s’interdit de changer ce qu’on a préalablement compris comme ce qui se reproduit assurément (nature, de nasci, naître) mais qu’on ne peut pas produire ni vraiment et profondément transformer (dénaturer reste d’ailleurs un mot négatif, qui signifie perte et même offense). »

Dagognet (François), La maîtrise du vivant, 1988

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