Pensée du 25 septembre 18

« Le concept de neutralité paraît d’abord très général. Il s’agit de réduire ou de soustraire, par cette neutralisation, toute prédétermination anthropologique, éthique ou métaphysique pour ne garder qu’une sorte de rapport à soi, de rapport dépouillé à l’être de son étant. C’est le rapport à soi minimal comme rapport à l’être, celui que l’étant que nous sommes, en tant que questionnants, entretient avec lui-même et avec son essence propre. Ce rapport à soi n’est pas un rapport à un « moi », bien sûr, ni à un individu… Cette précision donne à penser que la neutralité a-sexuelle ne désexualise pas, au contraire ; elle ne déploie pas sa négativité ontologique au regard de la sexualité même (qu’elle libérerait plutôt) mais des marques de la différence, plus strictement de la dualité sexuelle. Il n’y aurait Geschlechtslosigkeit qu’au regard du « deux »« 

Jacques Derrida, Heidegger et la question. De l’esprit et autres essais, Flammarion, Paris, 1990.

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